L’Institut français soutient la scène artistique libanaise
Mis à jour le 16/10/2020
Alors que le Liban est frappé par une crise sans précédent, l’Institut français, en collaboration avec l’Institut français du Liban, soutient les artistes libanais à travers le déploiement d’un dispositif exceptionnel d’accueil en résidence en France via son programme à la Cité internationale des arts.
À partir d’octobre 2020, huit artistes libanais seront en résidence à Paris pour une durée de trois mois afin de développer un projet de recherche et de création. Ces artistes, issus de toutes les disciplines artistiques, seront accompagnés par l’Institut français pour le développement de leurs projets.
La mise en place d’un programme d’urgence à l’automne 2020
Cinq artistes sont les bénéficiaires d’un programme exceptionnel déployé et financé par l’Institut français en réponse à la crise que vit le Liban actuellement.
Gilbert Hage I Photographie
« Être photographe, c’est travailler seul pour aller vers l’autre, vers les autres. Et c’est exactement cette portée qui m’intéresse. Aussi ai-je, tout au long de mon parcours professionnel, constamment entretenu une étroite relation avec la réalité humaine dans tout ce qu’elle a de commun et de singulier au quotidien. » En résidence à Paris, le photographe libanais Gilbert Hage part à la rencontre de sujets d’inspiration et de représentation, dans une quête de réalisme et d’authenticité.
Karen Keyrouz I Bande-dessinée
Jeune bédéiste de la scène émergente et membre du collectif Samandal, elle a participé aux projets mis en œuvre dans le cadre de l’année de la bande-dessinée (résidences, exposition dans le cadre du festival). Son projet de résidence, à la croisée de plusieurs disciplines (BD, arts visuels, musique), consiste en un album basé sur la technique de la « paréidolie » qui se manifestera aussi bien sur des pages (imprimées) qu’à travers une performance directe (le concert dessiné).
Nasri Sayegh I Pluridisciplinaire
Artiste pluridisciplinaire, Nasri Sayegh a développé de nombreux projets dans tous les champs. Son projet de résidence, mêlant sons, photos, vidéos, performance, s’intitule « Violets for my Furs et/ou Where no one else can see » et serait une expédition à travers les archives réelles d'un homme en quête de son origine. Imaginé entre Berlin et Beyrouth, c’est à Paris que l’artiste compte en examiner, puis tracer les traits.
Nathalie Harb I Scénographie, architecture, espace public
Scénographe de formation, Nathalie Harb a travaillé pour la scène théâtrale ou filmique, mais aussi à une échelle plus large : celle de la ville et de l’espace public. Ses travaux explorent le droit à la ville vis-à-vis de la privatisation des espaces, et recoupe les notions d’habitat, d’espaces intimes et de lieux de refuges, ainsi que leur impact sur l’état émotionnel et psychique du citoyen. A Paris, elle souhaite aller à la rencontre de pratiques et d’acteurs locaux afin d’approfondir sa recherche autour du lien et de la dislocation entre espace privé et espace public.
Sara Abou Ghazal I Écriture
Soutenue par des structures culturelles majeures dans la région (Qattan Foundation et AFAC), Sara Abou Ghazal est une écrivaine émergente. Fondatrice d’une revue en ligne, Sara a rédigé de nombreux articles sur la place des femmes au Proche-Orient et organisé plusieurs séminaires sur le sujet. Son projet de résidence « Collection of Short Stories », entre fiction et documentaire, porte sur les thématiques de la mémoire collective et individuelle.
Un soutien constant à la scène artistique libanaise
Par ailleurs, l’Institut français et l’Institut français du Liban apportent un soutien constant à la création artistique libanaise. A l’automne 2020, trois autres artistes sélectionnés dans le cadre des appels à candidatures de l’Institut français à la Cité internationale des arts seront également accueillis à Paris.
Anas Albraehe I Arts visuels
Artiste peintre, Anas Albraehe travaille sur une série intitulée Mother Earth dans laquelle il explore, à travers un travail des couleurs approfondi, le lien avec la terre et les divinités antiques. L'aboutissement de cette résidence sera l'organisation d'un open studio avec les premières réalisations qu'il aura effectuées, suivi d'une seconde exposition à la Galerie Saleh Barakat à Beyrouth.
Myriam El Hajj I Cinéma
Myriam El Hajj est réalisatrice et actrice. Son premier long-métrage documentaire, Trêve, a fait sa première au festival Visions du Réel à Nyon puis aux Entrevues de Belfort. Le film a eu plusieurs prix y compris le Prix Découverte Audiovisuelle de la SCAM. En résidence à la Cité internationale des arts, elle travaille sur l’écriture du scénario de son premier long-métrage de fiction, Commedia, produit par Abbout productions.
Yara Bou Nassar I Pluridisciplinaire
Yara Bou Nassar est une artiste performeuse, metteuse en scène et écrivaine. En résidence à Paris, elle développe un projet de performance qui interroge des questions d’identité, la migration et les conséquences du timing. Elle plonge dans l’histoire de sa famille à Paris est leur retour à Beyrouth en 1981 seulement 48 heures avant la reprise de la guerre. Yara se lance dans un voyage à Paris sur les traces de ses parents pour rechercher l’histoire de certains lieux qu’ils ont habités et les souvenirs qui y ont été conçus. A travers cette navigation et en reconstruisant des souvenirs, le texte imagine diverses «réalités» hypothétiques en explorant les circonstances de départ.
Cette opération de soutien aux artistes libanais sera poursuivie à l’horizon 2021 à travers le déploiement d’un programme de résidences et d’échanges en France, en lien avec les collectivités territoriales.
Chaque année, l’Institut français, avec le soutien et par délégation du ministère de la Culture et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères souscripteurs d’ateliers à la Cité internationale des arts, permet à des artistes internationaux de bénéficier d’une résidence au cœur de Paris.