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Miss O’Range, performance photographique à Dubai, 2014
© Caroline Amoros - Raphaël Helle

Résidences sur mesure : les lauréats 2020

Pluridisciplinaire

Mis à jour le 02/03/2020

Les Résidences sur mesure permettent à des artistes français, ou étrangers résidant en France, d’effectuer et/ou d’approfondir une recherche personnelle afin de mener le projet de leur choix, à l’étranger, dans les pays indiqués. Dans le souci de mieux accompagner les artistes, les Résidences sur mesure ont mis en place chaque année selon un principe d’alternance. Les disciplines concernées en 2020 sont les Arts de la scène (arts de la rue, nouveau cirque et marionnettes – danse, performances – théâtre) et les Musiques de création.

 La commission s’est réunie en janvier et a retenu 15 projets pour l’année 2020.

Miss O’Range, performance photographique à Dubai, 2014 © Caroline Amoros - Raphaël Helle
Photo du spectacle Points de non-retour texte mise en scène Alexandra Badea, 2019 © Velica Panduru
Fernando CABRAL - Performance "Incorporer l'animal" à Fazenda - Etat de Sao Paulo, Brésil, 2015 © Alexandra Dreyfus
Dinah Bird : A box of 78s, 2012 © Dinah Bird
Guillaume Cayet © Guillaume Cayet
Pierre-Louis Gallo - CHA Ô, visuel © Pierre-Louis Gallo
Catherine Hargreaves, portrait © Claudius Pan
Catalina Insignares – Carolina Mendoça, useless land, 2019 Performance Day – Ferme du Buisson © Emile Ouroumov
J. J. - Jill Johnston et Fred Herko (1963) - Pauline Le Boulba et Aminata Labor (2019) © DR
Photo du spectacle 20mSv de Bruno Meyssat, 2018 © Bruno Meyssat
Performance - Yves Mwamba © Yves Mwamba
Alexis Paul - Orgue, Portugal, 2016 © Alexis Paul
Portrait Yuval Rozman © Antonin Amy-Menichetti
La Forêt de Cristal mise en scène Bino Sauitzvy © Bernard Bousquet
Portrait Lucas Viallefond © Lucas Viallefond
  • Caroline Amoros – Princess’Us-Nous – arts de la rue, performance (Etats-Unis)

Issue du théâtre visuel et gestuel de la scène anversoise, avec sa compagnie Princesses Peluches, elle mène avec ses personnages teintés d'humour, des expériences entre réel et fiction, entre mise en scène et mise en espace qui modifient momentanément les paysages. Elle recrée dans chaque pays, un nouvel épisode de son parcours à travers la planète. 

Inspirée par Egard Morin : « nous avançons comme des somnambules vers la catastrophe », elle se rend aux Etats-Unis dans le cadre de son projet Princess'Us-Nous pour des travaux de recherche sur l’identité, l’écologie, la nourriture, la norme et le progrès.

 

  • Alexandra Badea – En quête de résistances – théâtre (Brésil) 

Auteure, metteure en scène et réalisatrice née en Roumanie, elle vit en France depuis 2003 et a choisi la langue française comme langue d’écriture. Son théâtre questionne les endroits où le politique interfère dans l’intime. Elle a publié une dizaine de pièces ainsi qu’un roman à l’Arche Editeur, traduits dans plusieurs langues. Elle est lauréate du Grand Prix de littérature dramatique 2013 pour sa pièce Pulvérisés. Elle développe au Théâtre National de la Colline une trilogie sur les récits manquants de l’histoire récente de la France Points de non-retour, dont le deuxième volet Quais de Seine a été créé en 2019 au festival d’Avignon. 

Sa résidence au Brésil est articulée autour de la notion de résistance. Elle part à la rencontre des personnes qui essaient de construire des projets utopiques.

 

  • Fernando Cabral – (Re)incorporer la mémoire, mon corps comme feitiço (Danse - Brésil)

Chorégraphe et danseur brésilien, installé en France depuis 14 ans, il a travaillé en tant que danseur avec Dominique Brun, Benoît Lachambre, Ambra Senatore, Lorena Dozio, Thierry Bédard... Il présente ses créations notamment au Théâtre de Vanves, à l’Etoile du Nord, au Centre d’Art Bétonsalon et au Carreau du Temple à Paris, au Lieu Unique à Nantes, au Printemps de Sévelin à Lausanne, à Tanzhaus à Zurich et à Itaù Cultural au Brésil dans le programme Rumos Dança. 

Pour ce projet, le chorégraphe entreprend un chemin de rapprochement avec le Brésil et une recherche autobiographique autour d’une mémoire familiale et intime, liée notamment à la période des premières décennies postcoloniales du sud du pays. Il souhaite mettre en exergue ce moment particulier de l’histoire, en questionnant la part agissante de ses ancêtres, des indigènes et afro-brésiliens, sur sa façon de représenter son corps aujourd’hui, de danser et de projeter la création d’une danse. 

 

  • Dinah Bird – Cent Mille  (Musiques de création - Inde)

Artiste sonore et artiste-radio infatigable, elle explore les aspects physiques, narratifs et conceptuels de ce medium et ses corollaires depuis plus de vingt ans, au gré des ondes et des fréquences inouïes. 

"Cent mille 10 est un voyage sonore sur les pistes du savoir-faire de la gomme-laque, produite en Inde du Nord-Est par des cochenilles microscopiques, de type Kerria Lacca, et qui était utilisée pour la fabrication des premiers disques microsillons. Je souhaite enregistrer le processus entier de production de cette bio-plastique, de la sécrétion de cette résine par les insectes, jusqu'à sa récolte, en prenant en compte des savoir-faire artisanaux tout comme des méthodes plus modernes. A partir de ces enregistrements je compose et je (re)produis un disque biologique en pure gomme laque indienne." 

 

  • Guillaume Cayet – La comparution (Théâtre - Algérie)

 Auteur metteur en scène et dramaturge, né à Nancy en 1990, il fait partie de 2012 à 2015 du département écrivains dramaturges de l’ENSATT sous la direction d’Enzo Cormann et de Mathieu Bertholet. En 2014, il publie Courail aux éditions Lansman ; la même année son texte Les immobiles est lauréat des Journées des auteurs de Lyon puis est publié en 2015 aux éditions théâtrales. Il est accompagné par la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon (c.n.e.s.) depuis 2015. Il est membre de la compagnie Le désordre des choses.

"La comparution continue mon cycle d'écriture débuté avec B.A.B.A.R (le transparent noir) sur la fracture coloniale. Après le Bénin et les survivances coloniales dans une famille française des Vosges ayant vécu dans les colonies, je m'intéresse ici à l'histoire fictionnelle de la famille Saïdi dont le père est d'origine algérienne. Je souhaite passer un mois en résidence à Alger pour essayer de comprendre cette bataille, rencontrer les derniers participant·e·s encore vivant·e·s, et tenter de comprendre les liens qui unissent encore l'Algérie et la France au travers des rencontres, des échanges, etc."

 

  • Pierre-Louis Gallo – Cha ô connexion Kin/Ouaga (Arts de la rue - Burkina Faso, RD du Congo)

Comédien, auteur, arpenteur, affabulateur. Après des études d'histoire et de théâtre à Paris, il intègre la FAI-AR (Formation Avancée et Itinérante dans les Arts de la Rue) à Marseille. C'est à travers le projet Cha ô qu'il débute son voyage d'un flanc de colline à l'autre. Il crée alors la langue cabossée de l'arpenteur, façonnée par les expressions et les parlés de chaque lieu rencontré. Elaborant une écriture de la rue dédiée à chaque fois à un lieu et ses habitants, il développe des performances déambulatoires où le récit fictionnel vient se mêler au réel de la parole du passant attrapée au vol.

Après un voyage à Ouagadougou puis à Kinshasa, il décide de se mettre en quête d'une nouvelle poésie spontanée de l'interpellation, entre langages inventés, proverbes, slogans, litanies de surnoms et autres fabriques mythologiques propres à ces deux capitales. 

 

  • Catherine Hargreaves – Back to Reality (Théâtre - Royaume-Uni)

Anglaise et française, et comédienne, metteuse en scène, traductrice, pédagogue et directrice artistique de la compagnie les 7 sœurs. Elle cherche à donner dans son travail de mise en scène, une véritable place d’auteur au spectateur et s’interroge sur le devenir de l’authenticité quand le théâtre se l’approprie. Elle crée des textes contemporains qu’elle traduit ou qu’elle écrit elle-même avec pour objectif de se réinventer continuellement pour garder vivant le rapport à la représentation du monde. 

Avec Back to Reality, elle veut confronter la vision fantasmée de son pays d’origine, l'Angleterre, à la réalité. Au lendemain du Brexit, le désir est de fuir les visions liées à la disparition pour se concentrer sur ce qui existe, résiste, émerge.

 

  • Catalina Insignares – Ese muerto se lo cargo yo / Laissez-moi porter ce mort (Performance Arts de la scène - Colombie)

Chorégraphe et danseuse colombienne installée à Paris. Son travail comporte de nombreuses collaborations (Else Tunemyr, Miriam Schulte, Zuzana Zabkova). Avec Carolina Mendonça, elle crée useless land, un travail adressé à des corps dormants conçu dans le cadre de l’exposition «The dead are living: How to ruin an exhibition» à Berlin (2018), et réactivé maintes fois depuis. A partir de 2017 elle travaille avec Myriam Lefkowitz en tant que performer et pour une recherche-action qui cherche à infiltrer des pratiques sensorielles dans le champ de l’aide sociale.

En 2018, elle entame une recherche sur la manière d’utiliser les outils sensoriels et fictionnels de la danse pour communiquer avec l’invisible, notamment avec les morts. Elle est associée sur ce projet avec Carolina Mendonça, dramaturge et danseuse, commissaire d’exposition pour le festival de performances VERBO en 2017 à la Galerie Vermelho, Sao Paulo et la saison de danse de Videobrasil (São Paulo).

 

  • Pauline Le Boulba – J. J. (performance Arts de la scène - Etats-Unis)

Artiste et chercheure en danse, son travail s’est déployé à travers une thèse de recherche-création au département Danse de Paris 8, « Les bords de l’œuvre. Réceptions performées et critiques affectées » soutenue en 2019. Elle a créé plusieurs pièces chorégraphiques : le cycle La langue brisée (2015-2017) et Ôno-Sensation (2019).

Nourrissant un intérêt pour l’histoire des luttes LGBTQI + et les récits minoritaires, le voyage aux États-Unis sera l’occasion d’approcher les vies de Jill Johnston (1929-2010), critique de danse et activiste féministe lesbienne dans les années 1960-1970 à New York. À travers la collecte de différents matériaux dans ses archives et dans les récits de celles et ceux qui l’ont connue, il s’agira de faire connaître cette figure oubliée par le biais de différents médiums, performance et vidéo.

 

  • Bruno Meyssat – OTUMBA (Théâtre - Mexique)

Dès 1981 avec sa compagnie, Théâtres Shaman, il pratique avant la lettre une écriture de plateau singulière où acteurs, objets, lumières et sons interfèrent. Un protocole de travail conjuguant l’improvisation et une intense documentation partagée avec les interprètes caractérise ce théâtre tourné vers l’anthropologie et les dimensions subconscientes des thématiques choisies. Cette recherche continue (une quarantaine de spectacles) l’a amené récemment vers des sujets contemporains, ainsi la finance pour 15% en 2012 et l’industrie nucléaire avec 20 mSv en 2018. Il enseigne régulièrement en France et à l’étranger.

Pour préparer BIFACE il se rendra au Mexique pour collecter des informations et des photographies sur les lieux mentionnés par Cortés et par les témoins aztèques des événements de 1519-1521.

 

  • Yves Mwamba – Voix intérieures (Danse - RD du Congo)

Né à Kisangani, en République Démocratique du Congo, il débute à 13 ans, la danse Hip- Hop en autodidacte. A 18 ans, il veut devenir magistrat mais rencontre le chorégraphe Faustin Linyekula et les Studios Kabako où il suit pendant 5 ans des ateliers de danse contemporaine, de mise en scène et d’improvisation. En 2013, il rejoint la création Drums and Digging de Faustin Linyekula, dont la première a lieu au festival d’Avignon. Installé en France depuis 2015, il collabore avec la Compagnie Kivuko, KMK, les nouveaux Ballets du Nord, S-vrai, les Studios Kabako et les ateliers Médicis (il est lauréat de la première édition de Création en cours en 2016). 

Artiste associé aux Ateliers Médicis et lauréat de la bourse FORTE, le projet de pièce chorégraphique Voix intérieures le mène à effectuer une recherche documentaire à Goma auprès du mouvement citoyen la Lucha.

 

  • Alexis Paul – Orgue Paysage Palestine (Musiques de création - Cisjordanie, Territoires palestiniens)

Compositeur et acteur culturel, il fonde les groupes Belle Arché LouSaudaá Group et diffuse son travail très largement, en France ou à l’étranger, du Caucase à l’Amérique du sud, en dehors de tout cadre académique, Ses projets les plus récents s’articulent autour du concept d’orgue-paysage, un élan qui, sous le prisme de l’orgue de barbarie, vise à collecter les imaginaires des cultures populaires pour les réinvestir sous un regard contemporain, nomade et collectif. 

Le projet vise, à travers une redécouverte de la broderie palestinienne, à explorer les liens possibles entre le textile et le son. En s’appuyant sur le carton perforé, outil à la fois visuel et sonore, l’idée est de perforer les motifs en musique en travaillant sur le principe de répétition.

 

  • Yuval Rozman – Adesh (Théâtre - Jérusalem, Territoires palestiniens) 

Auteur et metteur-en-scène. Après des études au conservatoire national de Tel-Aviv, il crée l’ensemble Voltaire.Son spectacle Cabaret Voltairea été récompensé comme la meilleure pièce au C.A.T International festival. Il a collaboré, entre autres, avec Laetitia Dosch, Mohammed Bakri et Hubert Colas.

Actuellement, il travaille sur La trilogie de ma terre, trois pièces autour du conflit israélo-palestinien. Le premier volet, TBM - Tunnel Boring Machine en explore l’angle politique. Le second, The Jewish Hour,traite de son aspect religieux. Le dernier volet, Adesh, parlera de la place qu’y tient l’argent : il abordera les ressorts de l’économie israélo-palestinienne et les conséquences sur celle-ci d’un conflit interminable depuis la création d’Israël en 1948.

 

  • Bino Sauitzwy – L’étude des pratiques animistes brésiliennes pour la création de performances des arts de la rue (Arts de la rue, cirque – Brésil)

Metteuren scène, performeur, et docteur en Esthétique, sciences et technologies des arts. Il débute comme acteur en 1994 au Brésil, reçoit le prix de Meilleur Metteur en scène de Porto Alegre en 2001 et Meilleur spectacle de danse en 2002. A Paris depuis 2003, il fonde le Collectif des Yeux, développe différents projets de performances, films et vidéos entre le théâtre physique et gestuel, la danse, le cirque, le butô, les arts plastiques, le land art et le street art, et collabore, entre autres, avec la metteuse en scène Julie Duclos et le groupe CocoRosie.

Sa recherche actuelle porte sur la notion de corps-monde à travers le croisement de la physique quantique et des pratiques animistes, dont les Yanomamis et les Orixás brésilliens, en tant qu'outils pour la création.

 

  • Lucas Viallefond – Recherche et écriture d’un vade-mecum sur la méthode Jooss-Leeder (Danse – Royaume-Uni)

Formé au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en danse contemporaine. Il rejoint la Folkwang Hochschule pour apprendre la méthode Jooss-Leeder, utilisée et rendue célèbre par la chorégraphe Pina Bausch. Danseur pour la Compagnie Beau Geste, pour plusieurs évènements, au théâtre du Châtelet, au CCN d’Angers (CNDC Robert Swinston), au Folkwang Tanz Studio. Professeur invité en France et à l’étranger.

Proche de Jean Cébron à la fin de sa vie, l'envie d'écrire un vade mecum sur la méthode Jooss-Leeder lui est venue en allant interviewer des danseurs qui ont enseigné cette méthode dont Vivien Bridson à Londres. Le rendu du projet se fera sous la forme d'un livre écrit en français, car aucun livre n'existe encore sur cette méthode dans cette langue.

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Carole Douillard : Alive, Kabylie-Californie 1979-2016
© Henri & Carole Douillard